Constat de départ : Nous considérons donc comme constat de départ que les habitants des communes visées éprouvent l’envie d’avoir internet. Pourquoi avoir internet ? De manière abstraite, avoir internet, c’est se connecter au monde, participer à la société, permettre une communication entre êtres humains à distance. Bref, c’est étendre l’espace de communication et d’information.
Mais cette volonté entre en tension avec toute la démarche low-tech qui consiste à penser en sobriété, à réduire l’empreinte fantôme du système, à garder une appropriation des techniques et du système et une certaine gouvernance. Se connecter au réseau internet national en haut débit, c’est opter pour du high-tech, solution qui a un fort impact environnemental et social (risque de perte de socialité dans la commune, et également risque de dépendance à un réseau internet).
Face à la fois aux conséquences que le high-tech engendre et à son utilité (dans la mesure où les habitants le souhaitent), tout l’enjeu est de : connecter des gens sans accès (physique¹, social et culturel², …) au numérique/à Internet, en leur donnant les moyens d’émancipation leur permettant d’utiliser l’outil plutôt que de le subir et en réduisant au maximum l’empreinte socio-environnementale néfaste du dispositif.
¹ pas de réseau, pas de terminal (fonctionnel)
² pas « d’éducation » à l’outil, difficultés d’usage, appréhension, milieu social peu favorable à
l’inclusion numérique…
Finalement, on cherche une voie d’équilibre entre le high-tech (nécessairement présent si on connecte à un réseau national) et le low-tech (que l’on veut préserver au maximum, sans toutefois rentrer dans un refus total d’internet) : on s’inscrit donc dans une démarche de low-technicisation. Cette posture nous semble d’autant plus nécessaire et souhaitable que nous sommes dans une commune qui n’a pas encore d’accès internet : tout est donc encore à penser. De plus, selon une étude de l’ARCEP (Baromètre du numérique 2019), 69% des Français·e·s souhaitent modérer leurs usages du numérique. Ainsi, plutôt que de proposer une connexion très haut débit de toute façon peu réalisable, on souhaite penser directement au juste nécessaire : quels usages du numérique (et plus spécifiquement d’internet) souhaite-t-on conserver ? De quoi a-t-on vraiment besoin lorsque l’on souhaite internet, et dans quelle mesure (quelle fréquence, quelle durée, quel débit, etc.) ?
Ainsi, on souhaite aller au-delà de la simple solution de connexion haut débit pour toute la commune. Plus qu’une infrastructure, plus qu’une simple fonction d’usage, on cherche à requestionner la dimension d’utilité d’internet, pour proposer non seulement un internet réellement utile (au juste nécessaire) mais également des services numériques et une médiation dans la commune, c’est-à-dire finalement une organisation sociale de la ville dans laquelle la technologie vient s’intégrer (plutôt que de devoir subir la reconfiguration induite par la connexion au réseau).
Nous obtenons donc un tryptique de solutions. La première touche aussi bien à l’optimisation qu’à l’invention de
nouveaux modes d’usage (gestes 1 et 2). La deuxième et la troisième concernent de nouveaux modes de vie et une
réappropriation de la technique par les habitants (gestes 2 et 3).
On propose alors un FAI local, géré par notre association (et/ou la municipalité ou autre collectivité
territoriale), dans une zone avec peu ou pas de couverture du réseau et intégrant ces trois composantes.
Notre projet s’appuie donc sur 3 composantes, qui soulèvent diverses interrogations sur la portée et les limite de notre proposition:
NB: ces 3 composantes sont en interaction et se recoupent.