Geste 1 de low-technicisation :
Permet de proposer un réseau à bon débit au collectif, et de redistribuer individuellement le réseau en le
limitant.
Geste 2 de low-technicisation :
Permet de proposer du matériel, d’en réparer / reconditionner, de proposer des services en ligne.
Geste 3 de low-technicisation :
Permet de centraliser le fonctionnement démocratique du réseau, d’avoir du personnel formé, de former aux
services proposés et aux enjeux du numérique.
Habitants, personnel du cybercafé, notre association.
Associations locales, Région/Département/Commune, Institutions politiques, Institutions publiques
(bibliothèques).
Le reste d’internet, les infrastructures d’approvisionnement énergétique.
Nouveau lieu de sociabilisation, Service d’achat / réparation / reconditionnement de matériel, Espace d’accès au savoir, Espace d’échange, Espace démocratique, Accès à internet, Espace d’empowerment.
L’infrastructure du réseau suit une architecture MESH. Internet est acheminé en fibre jusqu’au centre d’une commune dans un local nommé le Sémaphore. Ce lieu asociatif rediffuse dans et autour de la commune le réseau au travers d’antennes WiFi longue portée. Le sémaphore est aussi et surtout un espace de médiation numérique ouvert à tous qui accueille un cyber-café et un repair-café.
Pour recevoir le réseau chez eux, les habitants utilisent une Longue vue, une antenne WiFi longue-portée qui transmet le signal au routeur et qui rediffuse le signal autour d’elle. La Longue-vue est gérée au travers d’une interface web présentée dans la maquette IHM ci-dessous.
Voici plusieurs histoires utilisateur, qui permettent de donner un aperçu de la manière dont fonctionne notre système ainsi que des conséquences de ce dernier pour le mode de vie des habitants de la commune :
Fred est un·e habitant·e de la commune. Iel se connecte en Wi-Fi au réseau internet national pour consulter ses mails ainsi que des sites web comportant du texte et des images de faible qualité. Iel peut également réaliser des audioconférences et regarder des vidéos, selon les paramètres de consommation qu’iel s’est fixés (ou qui ont été fixés par décision commune) ainsi que la quantité de débit à ce moment. Iel n’a pas besoin de réaliser de visioconférence ni de streaming, ni d’utiliser d’application fonctionnant en temps réel (iel accepte également que ses mails soient reçus avec quelques jours de retard) (sinon, voir scénario 3). Iel s’organise pour avoir terminé ses consultations en ligne avant minuit, heure à laquelle le réseau est coupé. Par exemple, Fred fait des recherches sur des sites internet jusqu’à minuit, puis peut continuer de travailler en local, en rédigeant sur un document un résumé de ses lectures. Mais soudain, le réseau national coupe (en raison de l’intermittence de l’infrastructure). Fred peut quand-même continuer son activité sur internet, grâce au réseau local qui lui propose des sites directement hébergés par la commune et plus performants (voir scénario 7). Enfin, si Fred n’est pas satisfait·e des règles de consommation de réseau déjà fixées, iel peut participer à la prochaine assemblée générale au local Sémaphore pour décider des futures règles (celles-ci ne sont pas imposées une fois pour toutes).
Camille n’est pas très à l’aise avec l’informatique. En particulier, iel ne sait pas exactement comment se connecter à internet et l’utiliser. Or iel doit réaliser sa déclaration d’impôts. Iel se rend donc au local Sémaphore. Des membres de l’association RRF l’accueillent. Camille a alors deux possibilités. Soit iel demande à un membre de l’association de lui apprendre à faire sa déclaration en ligne, sur l’un des ordinateurs présents dans le local. Soit iel préfère rester sur un service papier, auquel cas une alternative est mise à disposition dans le local : Camille peut remplir les papiers, et des membres de RRF l’aideront à envoyer ces documents.
Cette fois, Fred a besoin d’une très bonne connexion internet. En effet, iel a un entretien professionnel en visioconférence. Iel se rend donc au local Sémaphore. Des membres de l’association RRF l’accueillent. Comme Fred a auparavant réservé le petit box, iel peut s’isoler du reste des occupants du local, même si iel n’est pas prioritaire (sont prioritaires les personnes qui occupent des habitations trop isolées pour avoir une connexion telle que décrite dans le scénario 1). Iel peut alors effectuer sa réunion. Comme iel est un peu en avance, iel en profite pour télécharger sur une clé USB une vidéo qu’iel n’avait pas pu charger depuis son habitation.
Une personne habitant la commune veut imprimer ou scanner un document. Comme beaucoup d’autres dans la commune, cette personne n’a pas le matériel nécessaire chez elle. Or l’association dispose d’imprimantes mutualisées pour toutes les personnes de la commune. Cette personne peut donc se rendre au local pour utiliser l’imprimante ou le scanner, avec si besoin l’aide de membres de l’association ou d’autres usagers et usagères qui savent utiliser le matériel - et qui pourront lui apprendre comment faire.
La maintenance basique de ce matériel est d’ailleurs réalisée soit par les salarié⋅e·s de l’association, soit par les habitant⋅e·s qui ont appris à le faire (et peuvent le montrer à d’autres). La maintenance plus avancée est réalisée par des professionnels/un contrat avec l’entreprise fournissant les matériels.
Ainsi le matériel mutualisé pour la commune (plutôt qu’un matériel par foyer, ce qui limite les impacts liés à la fabrication), ainsi que les connaissances pour l’utiliser et le maintenir en état, tout en favorisant l’entraide.
L’association est très active : elle reçoit beaucoup de monde, certains avec des besoins d’accompagnement important, et a un fonctionnement interne riche et démocratique pour discuter de ses orientations. Elle a donc besoin de membres (salarié⋅e⋅s, bénévoles) pour permettre l’accueil des personnes venant au local, pour les accompagner en cas de besoin (elle-même, ou en les orientant vers des personnes ressources) dans l’utilisation des services numériques ou du matériel. Ces personnes animent des temps de formation à l’usage des outils numériques (ordinateur/téléphone, logiciels divers…) et des temps sensibilisation aux bonnes pratiques d’usage du numérique (type Café vie privée) ou encore d’initiation à la contribution (type Contribateliers).
L’association a besoin de compétences techniques et de temps pour gérer et maintenir son infrastructure, ses serveurs d’hébergement et ses autres matériels. Elle a donc des salarié⋅e⋅s formé⋅e⋅s qui s’occupent de gérer l’infrastructure, de maintenir le service d’hébergement et de le mettre à jour, ainsi que de l’adapter aux besoins (potentiellement fluctuants) des usagers, des sauvegardes, et des réparations en cas de panne. Ces personnes peuvent également former des bénévoles qui voudraient participer à ce fonctionnement, et peuvent par exemple choisir d’installer un nouveau service et de le maintenir (avec potentiellement des discussions préalables au sein de l’association, pour vérifier l’adéquation avec ses objectifs et ses moyens).
Cette infrastructure est maintenue sur la base d’un travail en journée et des limites de compétences des membres. La maintenance n’est pas assurée la nuit, tôt le matin ou tard le soir. Ce mode de fonctionnement est posé comme une condition de base, les usagers et usagères du service acceptant qu’il y ait des coupures ponctuelles du service (ceci évitant également des astreintes de nuit).
La commune et les services publics qui lui sont associés veulent héberger leurs outils numériques (site web de la mairie, catalogue de la bibliothèque, logiciel de comptabilité, autres outils internes…) chez un hébergeur facile d’accès, et permettre aux habitant⋅es d’y accéder même en cas de coupure de connexion vers l’Internet national. L’association se charge donc d’héberger ces services en local (ce qui permet un accès même en cas de coupure du réseau national) et propose de mutualiser les ressources d’hébergement (meilleur taux d’usage de ces machines d’où un coût écologique moindre).
Une personne de la commune a besoin d’un accès au réseau (local ou national). Elle est coupée du réseau car il y a eu une panne sur une partie du réseau. De par la structuration du réseau (MESH ou plusieurs antennes couvrant une même zone, avec un support de type “Delay-Tolerant Network”), cette personne peut être reliée à une ou plusieurs (autres) antennes sur le réseau et bénéficier a minima d’un accès dégradé (bas débit, faible stabilité, présence du temps réel non garantie).