LOWNUM INTER UT
Plateforme de notation et de collaboration sur les capteurs disponibles dans le commerce basée sur des principes d’accessibilité, de soutenabilité et d’équitabilité.
Auteurs : Remi BOUCHARD / Alienor BRUNIAUX / Theo FABRE / Rafik KABOUZ / Amandine NEVES PIRES / Kiruthican UMAIPALAN
Publié le 25 janvier 2024
Licence : Common Creative BY SA
Note aux lecteurs : ce projet est encore en cours de développement et de réflexion, n’hésitez pas à nous partager vos idées et avis. Merci d’avance pour votre aide !
Effet rebond direct : L’optimisation d’un objet ou d’un service entraîne en général un accroissement de la consommation marginale de cet objet ou de service et une accroissement de son usage.
Effet rebond indirect : L’économie est réinvestie dans la consommation d’autres produits problématiques.
Greenwashing : procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique.
Low-tech : fait référence à des solutions technologiques simples, accessibles, peu coûteuses et respectueuses de l’environnement, contrairement à l’high-tech.
Lowtechisation ou lowtechnisation : principe de mise en place de solutions low-tech ou tendant vers des solutions low-tech. La lowtechisation s’articule autour de différentes valeurs (en rouge sur l’image), leviers (en vert) et tensions (en rouge).
Ressourcerie : lieu où sont collectés tous les objets et matériaux dont leurs propriétaires n’ont plus besoin.
Science participative : production de connaissances scientifiques avec la participation de personnes n’ayant aucune formation scientifique spécifique sur le sujet étudié.
Le projet TERRA FORMA, proposé par le CNRS, vise à acquérir des données à travers le territoire français afin de les analyser pour apporter des points de vue sur l’habitabilité de la Terre, les équilibres naturels ou encore les interactions complexes liant les Humains et leur environnement. Le projet se concentre sur quatre enjeux clés : le capital sol, la ressource en eau, la pression chimique, la biodiversité et l’intégrité des paysages. Le projet était parti au préalable sur des capteurs très high-techs mais, après notamment discussion avec Stéphane Crozat (enseignant-chercheur à l’UTC) , les personnes gérant le projet ont décidé de se tourner vers des capteurs répondants à des enjeux low-techs. Nous avons ainsi été sollicité afin de les aider dans cet objectif.
Nous avons tout d’abord été mis en contact avec une personne du projet, Virginie Girard, avec qui nous avons pu échanger sur ses attentes de manière plus précise. Le but serait ainsi de penser un système de plateforme collaborative pour permettre de noter l’utilisation de différents capteurs.
→ Documentation sur comment on a fait notre score ; critères retenus
→ Liste des capteurs utilisés pour noter par les utilisateurs
→ Poser des infos/notes de base sur les capteurs qu’on peut trouver pour le grand public
→ Proposer des critères de notation de base pour les utilisateurs / Liste de points “de base” que tout le monde peuvent noter (appropriables etc.) mais aussi un peu plus technique
→ Possibilité aux personnes de noter des points spécifiques selon leurs expériences et expertises (équitable) → Prouver expertises ?
Système de catalogage pour préconisation d’objets neufs du commerce conviviaux : appropriables (qui nécessitent peu de compétences techniques), équitables (produit dans des conditions sociales acceptables), soutenables (à impact environnemental limité)
Système d’évaluation collaborative
Ne pas faire des choix qui soient que techniques : éclairés par des informations socio-environnementales
L’idée centrale du projet consiste à explorer les capteurs développés par une communauté plus étendue que le CNRS et à établir une ressourcerie plus vaste. L’objectif est de mettre à disposition du plus grand nombre des informations centralisées sur ces capteurs. Cependant, la mise en œuvre de cette initiative nécessite une réflexion approfondie sur plusieurs aspects.
Tout d’abord, il est crucial que les capteurs répondent non seulement aux exigences techniques, mais qu’ils soient également socialement acceptables. Cela signifie qu’ils doivent être fabriqués dans des conditions éthiques, respectant les normes de vie décentes pour les travailleurs adultes, excluant le travail des enfants, et respectant les droits humains. De plus, la conception des capteurs doit être respectueuse de l’environnement. Il est également essentiel de déterminer si ces capteurs sont appropriables par le plus grand nombre.
Le concept de “science participative” et d’expertise intermédiaire est à intégrer, avec la mise à disposition des capteurs pour les associations, les ONG et les citoyens. Un système collaboratif de partage d’expertise doit être instauré, en mettant en place un score numérique basé sur des critères techniques, environnementaux et sociaux, tels que la quantité de stockage, la durée de vie de la batterie, etc. En effet, étant donné que des utilisateurs novices et que les experts n’ont pas le même niveau d’expertise sur le sujet, alors il y aura pour ces deux types de contributeur, un sous onglet avec une grille d’évaluation et un espace pour donner leur avis. Ce système permettra de différencier facilement les avis experts de ceux des novices.
Il est crucial de ne pas confier l’établissement de ce score aux seules mains des industriels, mais plutôt de créer un système vraiment collaboratif et libre. Une idée intéressante serait la mise en place d’un système de prêts de capteurs afin d’éviter l’achat de capteurs déjà disponibles et non utilisés.
Pour orienter les utilisateurs dans leur choix de capteurs en fonction des mesures souhaitées, une plateforme conviviale, accessible au grand public et aux associations dépourvues de compétences techniques approfondies, est envisagée. Cette plateforme pourrait inclure une grille de lecture pour établir le score des capteurs, ainsi qu’un forum et un espace “commentaires” pour favoriser les échanges d’expériences.
Enfin, la question de la validation du score se pose. Un système de validation devrait être envisagé pour garantir la crédibilité et la fiabilité des informations fournies par le score, renforçant ainsi la confiance des utilisateurs dans le choix des capteurs.
La phase d’idéation a pour objectif d’ouvrir au maximum le champ des possibles en libérant notre imagination.
Pistes : orienter acheteur dans l’achat, cycle de vie du capteurs
Espace de questions “à gogo” : espace d’échanges dédié aux questions de pannes, aux réparations, aux astuces etc. Typiquement une personne peut poser une question ouverte et les contributeurs peuvent lui répondre. Il peut y avoir aussi des anciennes questions sur des dysfonctionnements connus ou des réparations.
Site avec une approche simple de confiance : interface simple d’utilisation (personnes âgées). Faire attention à l’ergonomie, pas de publicités
Espace DIY : tutos/doc mis en ligne par les utilisateurs pour les fabriquer/remplacer/utiliser (attention à qui fait les tutos, voir le niveau des tutos, qui valide les tutos)
Le bon choix : donner un avis sur chaque critère (voir quels critères)
Portail d’experts : portail de groupes d’experts avec plusieurs experts/associations qui peuvent discuter des critères techniques (pas que techniques) : techniques pour experts / pas techniques tout le monde ? A voir.
QR code et score : QR code sur les capteurs qui redirige vers la plateforme (notamment aussi donner son avis pas que informatif) → A voir.
Recherche avancée (sur des critères, sur quoi j’aimerais mesurer…) → pas trop de chat-bot
Capteurs soutenables : matériaux nobles, recyclables et réparables → critères à proposer sur la plateforme pas à nous d’analyser
Échanges de proximités : espace d’échanges de la plateforme pour trouver des personnes à proximité qui pourraient venir aider à la réparation des capteurs ou même en prêter (donner des capteurs si plus utilisé, prêt de capteur si partent en vacances pour que quelqu’un d’autre fasse les mesures etc.)
Référentiel : faire un référentiel avec plusieurs éléments à prendre en compte (facilité d’utilisation, autonomie de batterie…) et en fonction établir un score
Nous avons par la suite réfléchi aux différents espaces proposés par la plateforme. Ainsi sur la page d’accueil du site l’utilisateur pourra tout d’abord se rendre sur une page “Catalogue” où une liste des capteurs avec leurs différentes notations et commentaires seront disponibles. Depuis cette page, il sera possible de mettre une note et/ou un commentaire et un lien vers un espace “notre méthodologie” où il est renseigné et décrit la manière dont les critères ont été construits.
A noter qu’il y aurait une possibilité de recherche avancée selon par exemple le prix d’un capteur ou encore un certain critère de notation. Au niveau de la notation, nous pensons distinguer les critères pouvant être évalué par le grand public comme typiquement l’aspect de l’accessibilité, la prise en main du capteur de ceux demandant des connaissances plus spécifiques. Ainsi, seuls les chercheurs et chercheuses pourront noter, par exemple si le capteur a été produit de manière équitable, si des enfants ont été exploités ou non dans le processus ; en somme, les critères où il y aurait besoin de connaissances techniques poussées, de recherches ou enquêtes particulières. Nous pensons donc mettre au point un système d’authentification des personnes dont il faut vérifier le statut pour ce niveau là.
Nous aurons aussi un espace “Quel(s) capteur(s) choisir ?” à destination des personne n’ayant aucune connaissance dans le domaine des capteurs. En cliquant sur cet espace, l’utilisateur arrivera sur une page qui proposera une première question “Que voulez-vous mesurer ?” avec les choix suivants : capital sol, ressource en eau, pression chimique, biodiversité et intégrité des paysages. Des questions adaptées à sa réponse s’ensuivront - notamment en fonction des mesures qu’il souhaite réaliser. Par exemple si l’utilisateur veut mesurer la qualité de l’eau de son robinet, la personne choisira premièrement “Ressource en eau” puis “Mesurer l’acidité”. Il renseignera aussi son niveau d’expertise dans le domaine afin d’avoir les capteurs les plus accessibles possibles. La plateforme lui proposera alors différents types de capteurs avec des tutos d’utilisation enrichis par la communauté.
Un espace “tutos” sur la plateforme sera donc aussi accessible permettant de faire et de compléter les tutos proposés pour les capteurs. Il sera notamment possible pour les personnes de partager des tutos “maison” expliquant comment fabriquer son propre capteur. Le créateur du tuto indiquera la difficulté de la réalisation de celui-ci comme par exemple si le tuto présente des techniques particulières comme la soudure ou si au contraire tout est effectué de manière simple et accessible. A noter aussi que le tuto devra indiquer le matériel utilisé dans celui-ci.
Il sera aussi possible de poser des questions sous la forum d’un forum afin que la communauté de la plateforme puisse participer au maximum. Enfin un espace pour mettre en relation l’utilisateur avec les personnes vivant à proximité permettra des prêts de capteurs, de se procurer tel ou tel matériel, ou encore la possibilité de rencontrer des experts du domaine près de chez soi afin d’apprendre ou aider à fabriquer un capteur et d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences.
Le maquettage a pour objectif d’illustrer ce qui est visé dans la réalisation de notre projet par l’intermédiaire de récits qui la mettent en scène, afin de dégager les fonctions proposées par notre plateforme. Les fonctions soulignent ce que permet le système.
Pour ces fonctions, on indique
Des exemples d’histoire sont présentés ci-dessous.
Olivier, un chercheur spécialisé dans l’énergie solaire, résidait à Marseille, une ville très ensoleillé. Intrigué par un nouveau capteur révolutionnaire sur le marché, il décida de l’essayer pour mesurer l’irradiation solaire dans le but d’optimiser son système de panneaux solaires domestiques.
Après avoir acquis et utilisé le capteur, Olivier a entreprit la création d’un tutoriel, détaillant la mise en marche et l’utilisation du dispositif. Il partagea ses connaissances en vidéo, expliquant chaque étape avec clarté pour rendre le processus accessible à tous.
Finalement, Olivier ajoute ce nouveau capteur sur la plateforme, qui il ne se trouvait pas de base sur cette dernière, en indiquant sa référence. Par la suite, il ajouta son tutoriel, accompagné de ses commentaires et de ses notes évaluant non seulement les critères techniques, mais aussi des aspects non techniques tels que l’esthétique ou encore sa prise en main.
La communauté l’a remercié pour sa contribution, mettant en avant le capteur dans le domaine des technologies solaires. Olivier, content de sa découverte, a continué à rechercher des moyens d’améliorer l’accessibilité et l’efficacité de l’énergie solaire.
Thomas, un retraité et jardinier amateur, rencontrait des difficultés pour déterminer le bon moment pour arroser son jardin. Peu expérimenté en technologie, il chercha sur internet des solutions et découvrit le site du CNRS. Là, il apprit l’existence de capteurs d’humidité du sol grâce aux recommandations de la communauté en ligne. Après des recherches approfondies et des discussions avec d’autres utilisateurs, Thomas opta pour la construction de ses propres capteurs, une solution économique et adaptée à ses compétences. En suivant les tutoriels vidéo disponibles, il installa ces capteurs autour de ses plantes. Grâce à ces outils, Thomas put arroser son jardin de manière optimale, transformant ainsi son espace en un lieu verdoyant. Son expérience prouve qu’avec de la passion et un peu d’aide, même un débutant peut exceller en jardinage.
Le système permet à Thomas de construire ses propres capteurs d’humidité adaptés à ses compétences et à son budget grâce à des tutoriels en ligne. (alternatif)
Le système permet à Thomas d’accéder à une communauté en ligne pour obtenir des conseils et des recommandations sur le jardinage et l’utilisation de capteurs.
Valeur · Convivialité / Partage
Valeur · Convivialité / Simplicité
Valeur · Soutenabilité / Ressource
Levier · Alerter / Analyser
Levier · Informer / Éduquer
Tension interne · Convivialité-Soutenabilité
Les capteurs fabriquées par les utilisateurs eux mêmes seront moins qualitatives que celles des entreprises avec les risques suivants :
gaspillage de matière et d’énergie à la fabrication, rebut… (soutenabilité/soutenabilité)
difficulté à l’usage (soutenabilité/convivialité)
Maëlle, chercheuse à l’INSERM, s’intéresse à l’explosion d’une usine de traitement de déchets à proximité d’un cours d’eau. Elle aimerait faire des relevés afin de mettre en place des analyses. Il lui faut donc des capteurs. Du fait de son statut, elle connaît le type de capteurs dont elle a besoin : des capteurs d’azote et de phosphore comme le capteur ABC. Cependant, elle souhaite se renseigner sur d’autres critères qu’elle pourrait prendre en compte pour le choix du capteur. Par ses contacts en recherche, elle a entendu parlé de la plateforme du CNRS qui propose un système de notations sur une multitude de critères pas forcément techniques mais aussi par exemple soutenables ou encore équitables. Sur l’accueil du site elle se rend donc dans l’espace “Catalogue”. Ici, elle peut accéder aux pages des différents capteurs disponibles avec leurs notations. Elle se rend compte que le capteur ABC est très mal noté, il obtient en effet un score de 2/10 en soutenabilité et 1/10 en équitabilité, même s’il obtient un 9/10 en fiabilité des mesures. En continuant à parcourir le catalogue, elle s’aperçoit qu’un autre capteur d’un prix équivalent obtient un 8/10 en soutenabilité, 8.5/10 en équitabilité et 9/10 en fiabilité des mesures. De plus, un commentaire laissé par un chercheur qu’elle connaît appuie la fiabilité et la précision du capteur. Elle décide donc finalement d’acheter ce dernier au lieu du capteur ABC.
La famille d’infirmiers, composée de deux parents Martin et Julie, et de deux enfants, souhaite mettre en place un potager. Ayant des connaissances limitées en jardinage, ils planifient des vacances de trois semaines pendant l’été et n’ont trouvé personne pour arroser en leur absence. À la recherche d’une solution respectueuse de l’environnement, ils ont découvert qu’il était possible d’utiliser un système d’arrosage lié à des capteurs.
Pour trouver les capteurs adaptés à leurs besoins, ils ont décidé d’utiliser la plateforme du CNRS. Cette plateforme propose un questionnaire interactif dynamique. Ce questionnaire va leur poser des questions ciblées pour affiner la recherche :
Niveau d’expérience en jardinage : Quel est votre niveau d’expérience en jardinage ? (débutant, intermédiaire, expert)
Budget : Quel est votre budget approximatif ?
Type de sol : Quelle est la composition principale de votre sol ? (argileux, sableux, etc.)
Climat local : Quel est le climat de votre région pendant la période estivale ?
Exposition au soleil : Quelle est l’exposition principale de votre potager au soleil ? (plein soleil, mi-ombre, ombre)
Préférences en matière de durabilité : Quels sont vos critères prioritaires en termes de durabilité et d’impact environnemental pour les capteurs ?
Entretien : Quelle est votre disponibilité pour l’entretien des capteurs ?
Ces réponses permettront à la plateforme de fournir des recommandations personnalisées, assurant ainsi que les capteurs sélectionnés répondent aux critères environnementaux et aux besoins spécifiques de la famille.
En plus de ces questions, la plateforme offre également une fonctionnalité permettant de trouver des capteurs disponibles dans leur région, que ce soit pour la vente, la location ou le don. Grâce à un filtre géographique intégré, Martin et Julie auront accès à des équipements locaux, favorisant ainsi une approche durable et écoresponsable.
Joseph, professeur des écoles, vit à la campagne. Il s’est aperçu depuis quelques années que son potager ne donne plus autant de fruits et légumes. Il présume que cela vient du sol et aimerait donc savoir pourquoi son sol s’est détérioré. Il souhaite donc utiliser des capteurs pour recueillir des données. Il a vu sur Internet que la salinité du sol et l’oxygène dans le sol pouvaient être des critères intéressants. Cependant, il n’a aucune connaissance dans les capteurs. Il fait donc une recherche informatique et tombe sur la plateforme du CNRS. Il va dans l’espace marqué « quels capteurs choisir ? » étant donné qu’il n’a aucune connaissance dans le domaine. Il arrive sur une page qui propose une première question “Que voulez-vous mesurer ?” avec les choix suivants : capital sol, ressource en eau, pression chimique, biodiversité et intégrité des paysages. Des questions adaptées à sa réponse (ici capital sol) s’ensuivent - notamment en fonction des mesures qu’il souhaite réaliser comme la salinité du sol. Il renseigne aussi son niveau d’expertise dans le domaine afin d’avoir les capteurs les plus accessibles pour lui. La plateforme lui propose alors différents types de capteurs avec des tutos d’utilisation, notamment le capteur d’oxygène avec enregistreur M200 de Apogée Instruments.
Jean veut vérifier la qualité de l’eau d’un lac à côté de chez lui (pollution, pH,). Car il aimerait bien se baigner en famille. Jean a des craintes car une usine en hauteur se trouve à quelques kilométres. Après réflexion, Jean se questionne sur la maniére de mesurer ces grandeurs, d’autant plus qu’il manque beaucoup de connaissance technique sur le sujet.
Après de simples recherches, Jean décide de commander un capteur pour mesurer la qualité de cette eau. Lorsqu’il découvre son produit, il se rend compte que ce dernier à l’air très compliqué à utiliser. Après de nombreux essais pour le faire fonctionner, Jean n’est pas arrivé à ses fins. Il décide donc d’abandonner l’idée d’autant plus que l’hiver arrive.
Au début du printemps sa femme lui rappelle que ses enfants ont grandement envie d’aller se baigner dans ce lac. Jean se remotive donc à réessayer de faire fonctionner son outil de mesure. Après des petites recherches sur internet, il découvre la plateforme. Une plateforme de conseils sur le domaine des capteurs, majoritairement en lien avec l’environnement et la nature. Ainsi il a pu avoir accès à de nombreux conseils et vidéos explicatives qui lui ont permis de prendre en main son outils. Grâce à cette plateforme, il a donc réussi à assurer la qualité de l’eau du lac et se baigner en famille.
Jean étant finalement satisfait du capteur et très satisfait de l’aide que lui a apporté la plateforme en ligne il décide de rendre service à cette dernière en publiant un avis et une note. Lors de la dépose de son avis, il a seulement eu accès à la partie “Novice”, cela concerne surtout des critéres spécifique sur la prise en main du capteur, sa robustesse/qualité…
L’objectif de cet outil est d’explorer l’empreinte fantôme de la technologie visée.
L’empreinte fantôme désigne l’ensemble des liens qu’un système tisse avec le reste du monde.
On peut l’aborder sous 5 angles :
Abstraction de la nature
Cycle de vie et consommation
Dépendance à la technique
Mythe de la transition
Prolétarisation
Le rouge souligne les effets négatifs, le vert les effets positifs et le jaune les effets neutres
Cet outil vise à passer les arguments soutenabilité et convivialité du projet au crible de la grille des 7 pêchés ; énoncer les risques de “pêcher”.
Imprécision: Il faut éviter les affirmations générales lors de la critique d’un capteur, comme capteur “vert” ou “écologique”. En effet, cela est très dur à mesurer même pour un expert. Il faut donc être très précis sur les termes utilisés et ne pas faire de faux entendus qui pourraient être trompeurs.
Absence de preuve: Afin d’utiliser des termes forts comme “capteur écologique” par exemple. Il faudrait s’assurer que le produit soit labellisé, par exemple. Il ne serait pas non plus correct qu’un expert du domaine fasse des affirmations fortes, en effet il est très compliqué de mesurer l’impact environnemental d’un tel produit, cela nécessiterait des études très approfondies.
Compromis caché : S’assurer que la plateforme ne met pas en avant uniquement les avantages (comme l’économie d’énergie, leurs performances,…) sans parler des inconvénients potentiels (comme l’impact de la production et du recyclage, l’analyse de cycle de vie au complet des capteurs) qui sont des problèmes à prendre en compte.
Non pertinence : Éviter de vanter des caractéristiques qui sont en réalité des normes obligatoires. Par exemple, la promotion de capteurs “sans substances nocives” si c’est déjà une exigence légale par le gouvernement ou autre
Moindre mal : Ne pas présenter les capteurs comme une solution parfaite si, en réalité, ils ont aussi des impacts négatifs. Par exemple, si les capteurs sont “entièrement verts” , si leurs productions consomment beaucoup de ressources. Donc pas sans considérer l’impact global de leurs utilisations.
Faux Écolabel : Il faut s’assurer que tout label de durabilité ou écologique utilisé est officiel et reconnu par des tiers indépendants, et non un label interne à l’entreprise sans critères stricts avec pour unique but de promouvoir le produit.
Mensonge : Il faut éviter toute fausse affirmation concernant les avantages environnementaux ou la facilité d’utilisation des capteurs. Par exemple, ne pas prétendre que les capteurs sont fabriqués avec 100% de matériaux recyclés s’ils ne le sont pas. Un autre risque possible concerne les industriels qui peuvent mettre en avant leurs capteurs et dévaloriser la note des capteurs concurrents (en payant des utilisateurs pour influer sur les notes par exemple). Par exemple, pour lutter contre ceci, un système d’authentification et une enquête peuvent être mis en place.
Concernant la soutenabilité, des informations claires et vérifiables sur l’impact environnemental des capteurs doivent être présentées. Il faut donc éviter de surestimer les bénéfices écologiques ou de cacher les inconvénients potentiels. Ainsi, l’utilisation des labels écologiques reconnus et fiables est indispensable.
Ensuite concernant la convivialité, la plateforme doit être réellement facile à utiliser et accessible à tous. Les tutoriels et explications doivent être clairs, précis, et faciles à suivre.
La communauté en ligne doit être active et utile, offrant un véritable partage de connaissances et d’expériences.
Pour la plateforme, il est essentiel de rester honnête et transparent concernant les aspects environnementaux et d’accessibilité des capteurs. Cela implique d’éviter les généralisations, de fournir des preuves solides, de ne pas cacher les inconvénients, et de ne pas faire de fausses promesses.
En appliquant ces critères, la plateforme peut éviter les risques du greenwashing et s’assurer que ses valeurs de soutenabilité et de convivialité sont authentiques et bien fondées.
Cet outil est réalisé à partir du livre « Du soin dans la technique » (Guchet, 2022). Il vise à montrer comment le projet permet de contribuer dans une logique de « soin » à travers chacune des quatre cases du tableau présenté ci-dessous.
Recherche : la plateforme aide à obtenir des infos sur un outil de mesure (Utilité, mise en marche, analyse des données)
Exemple: Un utilisateur lambda qi recherche des informations sur un capteur pour mesurer la qualité de l’eau de son lac.
Compréhension: la plateforme aide à comprendre un capteur (tutos vidéos, forum, description produit).
Exemple: Un utilisateur est coincé avec l’installation d’un capteur d’humidité trop complexe à initialiser.
Confrontation: la plateforme permet la comparaison de différents capteurs en fonction des besoins de l’utilisateur.
Exemple: Quelle marque de capteur est le plus approprié pour l’utilisation d’un utilisateur lambda.
Transmission: la plateforme permet le partage et la transmission des connaissances sur un type de capteur voir sur une référence précise.
Exemple: Un utilisateur expert faisant un tuto sur la mise en place d’un capteur mesurant la vitesse du vent.
Implication: La communauté est très impliqué dans la plateforme, sans elle très peu de chose se feront sur ce site.
Exemple: Si personne ne fait de tuto la plateforme pourrait tomber à l’abandon (cercle vicieux).
Négotiation: la plateforme permet avec l’aide d’un forum de débattre sur la qualité, avantage d’un capteur comparé à un autre.
Exemple: Deux expert qui débatent sur le rapport qualité prix d’un capteur pour mesuré les rayons UV dans un champ.
Evaluation: la plateforme permet aux utilisateurs (expert & novice) de donner leurs avis et une note sur un capteur.
Exemple: Un utilisateur qui est satisfait de son nouveau capteur.
Insertion : Intégration de fonctionnalités d’accessibilité sur la plateforme pour que tous les utilisateurs, indépendamment de leur niveau technique, puissent utiliser la plateforme, notamment l’alimenter.
Exemple : Une interface utilisateur conçue pour être intuitive pour les personnes de tous âges et compétences techniques.
Culture : Présentation des capteurs dans le contexte de différentes pratiques culturelles et environnementales pour montrer leur applicabilité globale.
Exemple : Des profils d’utilisateur montrant comment les capteurs sont utilisés dans divers contextes culturels. (+ diversité, genre dans les lacs, montagnes, prairies…)
Finalité : Clarification des objectifs de la plateforme, qui sont de promouvoir la responsabilité environnementale et l’autonomie des utilisateurs dans la surveillance de leur environnement.
Exemple : Une déclaration de mission sur la plateforme qui souligne l’engagement des utilisateurs à devenir autonome.
Valeur : Valorisation des témoignages d’utilisateurs qui ont réussi à améliorer leur qualité de vie en utilisant les capteurs. De plus, il y’aura une distinction entre les avis experts et novices.
Exemple : Des témoignages de personnes ayant amélioré leur santé ou leur environnement grâce aux capteurs. Les utilisateurs pourront donner leurs avis dans un sous-onglet (experts ou novices) selon leur authentification vérifiée sur la plateforme.
Complexité : Discussion sur la plateforme des multiples facteurs environnementaux que les capteurs peuvent mesurer, tels que la qualité de l’air, l’humidité du sol et les niveaux de pollution.
Exemple : Une série d’articles sur la plateforme traitant de la diversité des applications des capteurs dans des environnements variés.
Diversité : Prise en compte de la diversité des écosystèmes en proposant des capteurs adaptés à différents types d’environnements, des jardins urbains aux forêts.
Exemple : Une galerie sur la plateforme présentant les capteurs adaptés à un ensemble de milieu, du désert à la forêt tropicale.
Incertitude : Information sur les limites des données des capteurs et sur la manière de gérer l’incertitude dans les mesures environnementales.
Exemple : Une section FAQ sur la plateforme qui aborde les limites des lectures de capteurs et les meilleures pratiques pour leur utilisation.
Laisser-faire : Encouragement à l’expérimentation personnelle avec les capteurs, permettant aux utilisateurs d’apprendre de leurs propres observations et expériences.
Exemple : Un projet communautaire où les utilisateurs partagent des expériences d’installation de capteurs bricolés à base de matériaux recyclables.
Cet outil vise à imaginer les effets rebonds qui se manifesteront lorsque la platefrome sera utilisée.
Du fait que les personnes pourront monter en compétences en terme de connaissances sur les capteurs (tutos, espace d’échange), les personnes auront tendance à vouloir mesurer davantage, obtenir davantage de données, les capteurs seront utilisés pour tout alors qu’il n’y a pas forcément besoin -> Multiplication de capteurs et donc les ressources liées à ces derniers seront plus utilisées.
Plan d’action : Campagne de sensibilisation (explications de ce qui est important d’être mesuré ou non), dans le cadre des recherches de Terra Forma, quotas sur le nombre de capteurs déployés sur le territoire.
La plateforme rendant plus accessible et facile à utiliser les capteurs, les personnes auront tendance à acheter plus facilement des capteurs. Cela peut amener à une utilisation de masse des capteurs, entraînant une augmentation des ventes de capteurs, il peut y avoir une effet de “mode”. Alors que tout le monde n’a sans doute pas besoin de capteur.
Plan d’action : Campagne de sensibilisation, limiter la publicité sur les capteurs, dans le cadre des recherches de Terra Forma, quotas sur le nombre de capteurs déployés sur le territoire.
Les capteurs consomment de l’électricité. La surconsommation et utilisation de capteurs peut donc entraîner une augmentation de la consommation électrique (même pour les capteurs les plus soutenables).
Plan d’action : Campagne de sensibilisation, questionnement sur la fréquence des prises de mesures côté utilisateur (mises en veille de capteurs, éteindre des capteurs quand pas besoin).
Les chercheurs ou entreprises qui peuvent gagner du temps en utiliser des capteurs pour faire des mesures précédemment faites par des humains dégagent donc du temps pour ces mêmes humains. Les chercheurs ou entreprises pourraient donc réinvestir ce temps dans des projets néfastes. Par exemple, une entreprise pourrait donc utiliser ce temps pour produire plus, consommer plus, polluer plus.
Plan d’action : Proposition de projets alternatifs où investir du temps, plus de démocratisation des entreprises, alerter sur une changement de paradigme du système économique
Le temps et l’argent investis dans la plateforme et la recherche de capteurs plus soutenables pourraient avoir été utilisés à meilleur escient dans des projets plus direct et plus concret de préservation de l’environnement. Par exemple, l’entreprise qui a investi dans des capteurs soutenables auraient pu investir dans le recyclage de capteurs plutôt que d’en développer de nouveaux. Ou les chercheurs investis dans la plateforme auraient pu participer au développement d’un projet de reforestation.
Plan d’action : Mise en place d’une hiérarchisation et de sélection de sujets.
Les entreprises qui cherchent des alternatives peuvent vouloir délocaliser ailleurs, utiliser d’autres matériaux plus soutenables et donc laisser les anciens matériaux de côté, de même pour les machines.
Plan d’action : Mettre à jour le score de soutenabilité pour en tenir compte et ne pas encourager ces pratiques, mettre en place des subventions/solutions pour aider les entreprises à se donner les moyens de se réorienter vers des modes de production plus responsable.
Pour utiliser au mieux les capteurs, les personnes peuvent vouloir acheter d’autres produits comme des plateformes IoT, ou des applications, voire un nouveau téléphone.
Plan d’action : Encourager l’uniformité de l’usage pour avoir une seule application, compatibilité des capteurs avec des technologies déjà existants, prise en compte dans le système de notation.
Si les capteurs utilisent les réseaux mobiles par exemple, cela peut encourager les entreprises de télécom à implanter plus d’antennes, ou à développer de nouvelles passerelles réseaux. De même, il peut y avoir plus de datacenter pour stocker les informations, les données. Or, les datacenters sont très consommateurs.
Plan d’action : Limiter la connexion au réseau des capteurs, utiliser les réseaux les plus adaptés qui utilisent le moins de bande passante, mise en veille/éteindre les capteurs, programmation intelligente de l’envoi des données et non en temps réel si non nécessaire.
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