État de l'art

Présentation du domaine

Qu'est ce qu'un média social ?

L'objectif du projet est de concevoir un média social thématique. Les médias sociaux désignent l’ensemble des services permettant de développer des conversations et des interactions sociales sur Internet. La communauté doit être au centre de notre stratégie sur les médias sociaux. En effet, c’est à elle que nous devons plaire, c’est elle qui nous permettra d’atteindre nos objectifs. Ces derniers présentent trois intérêts majeurs comme instaurer un dialogue avec sa communauté, et ainsi une relation concrète ; développer des interactions sociales (« like », « retweet », « partage »…) révélant un engagement de la part d’une communauté et entraînant de la viralité ainsi que communiquer auprès de sa communauté à tout moment, même en situation de mobilité.

Différents types de médias sociaux existent à l'heure actuelle :

  • Les médias sociaux de partage (sharing) : ils servent à partager tout type de contenu, en public ou à son réseau (photo et vidéo, musique…).

  • Les médias sociaux de réseautage (networking) : ils servent à créer et développer un réseau. Ils sont ainsi très utiles dans le cadre d’une activité business to business.

  • Les médias sociaux de discussion (messaging) : ils permettent la discussion, instantanée ou non, entre leurs membres. Les plus connus d’entre eux sont sans doute Zoom et Discord. Les forums sont également des médias de discussion.

  • Les médias sociaux de publication (publishing) : ils servent à publier du contenu original, des articles, des rapports, des tests… Il s’agit essentiellement des plateformes de blogging (WordPress, Blogspot…).

  • Les médias sociaux de collaboration (collaborating) : ces médias sociaux comme Slack permettent de collaborer à distance. Ils sont notamment très utilisés en gestion de projet.

Objectif

Dans le cadre de notre projet, nous allons nous interroger sur les médias sociaux actuels et leurs problématiques associées. Cela nous servira de base pour faire émerger les concepts que nous souhaitons privilégier et ceux que nous préférions éviter. Ce média s'inscrit dans une démarche de low-technicisation étant donné son approche dite « conviviale », centrée sur la thématique de la soutenabilité. L'objectif premier est de prendre soin des utilisateurs du média social en minimisant les effets contraignants existants tels que l'addiction, la propagation de fake news ou encore l'incitation à la consommation de masse.

Propagation de fake news

De nos jours, de nombreux outils existent pour que les particuliers puissent vérifier la véracité d'une source, tandis que les réseaux sociaux comme Facebook développent plusieurs stratégies pour contrer la diffusion de fake news : partenariats avec des médias, signalement par les utilisateurs, algorithmes... Cependant, la propagation de ces informations reste très rapide sur ces plateformes.

Des réseaux pour parler soutenabilité...

Quant aux réseaux sociaux à thème sur la soutenabilité, il en existe déjà plusieurs : pour partager ses bons plans écologiques, ou même trouver l'amour lorsque l'on est passionné par la nature. Certaines plateformes ont pour but de rassembler les acteurs du développement durable (entreprises, ONG, particuliers...). D'autres plateformes se développent dans le but de rassembler les entreprises engagées dans la soutenabilité (www.entrepreneursdavenir.com) ou de les accompagner dans cette démarche. C'est le cas de Zei, qui leur permet de développer, évaluer et partager sur une plateforme sociale une stratégie RSE.

Au niveau du grand public, il semble que le thème de la soutenabilité soit principalement abordé dans des blogs, forums, ou instances du Fediverse. On peut citer, par exemple : earthstream.social et climatejustice.rocks sur Mastodon, ou encore r/sustainability et r/permacomputing sur Reddit, principalement pour discuter autour de ces sujets. L'aspect « convivial » ne semble néanmoins pas davantage développé que sur les autres réseaux centralisés connus (Facebook, Twitter...).

... et favorisant la convivialité

La structure des interactions sociales pourra être différente de celle des réseaux majeurs existants (Facebook, Instagram...). Ceux-ci sont en effet basés autour de l'individu, et une relation est considérée comme une simple interaction entre deux individus (« follow », « like »...). Cependant, de nombreuses personnes s'interrogent sur une organisation différente, basée sur le collectif : « Collective Individuation ». Un utilisateur rejoindrait alors un groupe, centré autour d'un projet et serait ainsi en relation directe avec tous les autres participants. On imagine alors une relation à double sens entre l'individu et le groupe : l'un influence l'autre. C'est ce qu'ont proposé Yuk Hui et Harry Halpin, dans un papier nommé Collective individuation : the future of social web.

On cite : « we propose that the social networking sites should exist as a dynamic and open-ended set of tools to enable the creation and administration of collective projects ». Un média social basé sur le groupe possèdera donc des outils tels que ceux qui permettent de partager et de modifier collaborativement des données, de se répartir des tâches, de débattre et éventuellement de coopérer avec d'autres groupes.

Les auteurs donnent l'exemple de Crabgrass, un réseau adopté parmi les activistes et conçu pour la création et gestion de réseaux. Il serait intéressant de s'en inspirer, et de créer un média qui soit en plus décentralisé (ce qui n'est pas le cas de Crabgrass). Comme Mastodon, il s'agirait d'un média libre, divisé en instances, qui permettrait à chaque groupe de définir ses règles et d'éviter que les données ne soient utilisées pour développer des publicités ciblées, entre autre.

Ces idées pourraient nous servir de base pour l'idéation de notre média social.

Référence principale

  1. Collective Individuation: The Future of the Social Web, Yuk Hui et Harry Halpin

Bibliographie

Piste 1

  • Comment créer un média social qui ne soit pas addictif ?

Un grand nombre de médias (réseaux) sociaux que nous utilisons aujourd'hui ont un effet grandement addictif sur leurs utilisateurs. Parmi eux on peut citer les plus néfastes : Tiktok, Instagram ou encore Twitter. Ces plateformes ont recours à tout un tas de techniques et méthodes afin de créer cette addiction et augmenter le temps d'utilisation de leur service. Un média social plus soucieux de la convivialité pourrait se défaire de ces techniques, voire développer des méthodes permettant à chacun de mieux gérer son temps d'utilisation (de le gérer consciemment).

Piste 2

  • Comment créer un média social qui remédie au problème de fake news ?

Ce problème est récurrent dans la plupart des réseaux sociaux connus à ce jour. Il est difficile de déterminer les sources des différents flux d'informations qui circulent. De plus, avec la propagation rapide sur les réseaux, il est devenu presque impossible de stopper une information une fois lancée. Une réponse serait de créer un média social ayant la solution à ce problème (sources visibles sous les publications, contrôle régulier de l'information qui circule par des modérateurs…).

Piste 3

  • Comment créer un média social qui soit vertueux pour les habitudes de chacun ?

Par la présence permanente de publicités, souvent ciblées, les internautes sont incités à consommer toujours plus et deviennent une cible de choix pour les entreprises ou lobbies, eux-mêmes acteurs du système d'hyperconsommation actuel. Les autres internautes ont également un pouvoir d'influence sur nos modes de vie : que ce soit à travers les influenceurs, payés pour promouvoir une marque (80% des utilisateurs ont déjà acheté un produit grâce à eux, par exemple), ou simplement par pression sociale. Ainsi, pour créer une plateforme de partage à la fois conviviale et bénéfique, on pourrait limiter voire éliminer les publicités et choisir de mettre en avant du contenu en lien avec la soutenabilité.

Glossaire

  • Business to business : Commerce entreprise à entreprise. Désigne l'ensemble des activités d'une entreprise visant une clientèle d'entreprises.

  • Convivialité : Que l'on peut utiliser aussi souvent ou aussi rarement qu'on le désire, en respectant les autres.

  • Fake news : Les fake news ou fausses informations peuvent être propagées dans des buts différents. Certaines ont pour objectif de tromper le lecteur ou d'influencer son opinion sur un sujet particulier. D'autres sont fabriquées de toute pièce avec un titre accrocheur pour densifier le trafic et augmenter le nombre de visiteurs sur un site. Ces dernières années, le phénomène des fake news s'étend sur le Web aux dépens des internautes.

  • Fediverse : Réseau décentralisé de serveurs, qui hébergent des services libres de médias sociaux et qui utilisent des protocoles communs pour se fédérer, c'est-à-dire pour communiquer entre eux.

  • Influenceur : Personne qui influence l'opinion ou la consommation par son audience sur les réseaux sociaux.

  • Lobby : Groupement, organisation ou association défendant des intérêts financiers, politiques ou professionnels, en exerçant des pressions sur les milieux parlementaires ou des milieux influents, notamment les organes de presse.

  • Low-technicisation : Processus consistant à rediriger l'invention et l'innovation pour négocier le spectre fonctionnel et la complexité technique des objets afin de créer des outils plus soutenables et plus conviviaux.

  • Média social : Ensemble des services permettant de développer des conversations et des interactions sociales sur Internet.

  • RSE : Responsabilité sociétale des entreprises. Prend en compte les impacts environnementaux, sociétaux, économiques et éthiques de leurs activités. Implémentée juridiquement ou volontairement, peut être considérée comme l'application des objectifs du Développement Durable dans les entreprises.

  • Soutenable : Que l'on peut construire, utiliser, réparer, détruire dans le respect des limites planétaires.

  • Vertueux : Relatif à ce qui a de la vertu, qui est inspiré par la vertu, c'est-à-dire par une disposition à faire le bien et à rejeter le mal.